MAIN BASSE SUR LA R.D. CONGO
Édition : Menaibuc
ISBN : 978-2-35349-282-4
Format du livre : 10*15
Poid : 800g
EAN :
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CHRONIQUE D’UNE FAILLITE PROGRAMMÉE
Préface de
Marc Hubert DEPESTRE
Le 17 mai 1997, de nombreux congolais ont
salué avec des cris de joie le départ sur la pointe de pieds du Maréchal
Mobutu, qui aura régné pendant 32 ans à la tête de la RDC. Ce très long règne a
été rendu possible par la dictature d’un parti unique, dont les caciques et
autres inconditionnels lui ont assuré les pleins pouvoirs. Ainsi, les opposants
au système monopartite régnant, n’avaient d’autre choix que de s’exiler ou de
se soumettre.
Voilà pourquoi les congolais avaient-ils
considéré l’arrivée de L.D. Kabila comme une
« Véritable libération ».
Ils pensaient pouvoir de nouveau exercer
leurs droits civiques, recréer des groupes de réflexion, retrouver la liberté
d’écrire, de penser, ou de critiquer dans les médias publics. Un nouvel espoir
était permis à ce peuple longtemps meurtri et en quête d’un véritable meneur d’hommes.
Celui-ci croyait-il, devrait combler le retard pris sur le chemin de
développement. Mais le peuple allait déchanter. II se rendra vite compte que le
libérateur lui-même avait besoin d’être libéré.
L.D. Kabila amènera lors de son expédition
contre le pouvoir de Mobutu un conglomérat d’aventuriers armés et autres
groupes d’intérêts hétéroclites, auxquels s’étaient joints des ramassis venus
des pays voisins, avec un plan différent du sien.
Le coup de main qu’il aura sollicité se
transformera peu à peu en un cauchemar, mieux à une sorte d’occupation
camouflée.
Les tenants de la mondialisation, initiateurs
de ce sinistre plan auront eu raison du Congo et des Congolais. Derrière
celle-ci se sont dissimulés plusieurs pays soutenant dans l’ensemble plus de 85
multinationales toutes décidées de s’acharner comme des vautours sur ce pays
nouvellement conquis par de nouveaux arrivants.
Aussitôt allaient apparaître les vrais
commanditaires de toute la machination. Ils obligent
L. D. Kabila d’accepter la nouvelle donne qui
s’imposait à lui, et à travailler avec eux sous leur direction. Son refus lui
coûtera la vie.
Les Maîtres-Penseurs de cette conjuration ne
se cachent plus. Ce sont des cosmocrates anglo-saxons, apôtres du
néo-libéralisme et du capitalisme international.
Tandis que leurs exécutants sont des proxy,
c’est-à-dire des alliés « occasionnels » de l’Afrique de l’Est, soudoyés
moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes et des promesses de soutien et
de protection à tous égards y compris à l’ONU, dont ils contrôlent le
mécanisme. C’est là le drame.
Nous dans les Antilles, surtout en Guyanes et
en Haïti, territoires où plusieurs revendiquent d'être d'origine du Royaume
Kongo, nous ne pouvons pas comprendre comment des Africains peuvent encore
aujourd'hui se laisser manipuler par des Pays tiers afin d’attaquer un autre
Pays Africain pour des intérêts étrangers ? Pourquoi l’Union-Africaine ne
peut-elle pas exclure des membres qui se laissent encore séduire par des «
Blancs » plus de soixante ans après les indépendances, hypothéquant ainsi la
souveraineté de tout un continent ? Jusques à quand l’Afrique grandira-t-elle ?
On comprendra plus tard, que ces pays n’ont pas compris le combat d'Aimé
Césaire, de Toussaint Louverture, de Patrice Lumumba, de Mehdi Ben Barka, ni de
Nelson Mandela.
Malheureusement la conjuration se poursuivra
avec quelques grosses pointures de l’Union-Européenne, lesquelles se mettront
au service des groupes d’intérêts Anglo-saxons tels des vassaux du XVIème
siècle devant leurs seigneurs.
Elles sortiront des écuries le Cheval de
Troie longtemps choisi pour l’imposer aux Congolais par la force.
Ce sont notamment des forces étrangères
présentes dans le pays, auxquelles seront associées les forces de l’EUFOR
[1]
qui auront le « beau » rôle d'imposer un
étranger au pouvoir à Kinshasa.
Quant à ces grosses pointures, elles
attendent des promesses leurs faites d'occuper de hautes fonctions au niveau
mondial. Enfin, la voie devient libre. Et le pays de KIMBANGU, le prophète
visionnaire, est livré aux pilleurs, aux mercenaires et aux milices qui
achèvent de paralyser toutes les institutions régaliennes existantes. Le but
est atteint !
Tous ceux qui sont animés de patriotisme et
qui tentent d’élever la voix disparaissent les uns après les autres. On dénombre
de grands noms d’acteurs politiques, des officiers généraux de haut rang, de
hauts cadres de l’administration publique.
A comparer avec l’ancienne dictature, celle
en place est plus cruelle encore. Elle n’a peur ni des massacres de masse
opérés dans les villes ou en campagne, ni de la monopolisation de la Banque
Centrale et de toute la régie financière du pays.
L’Eglise Catholique qui se met en exergue
avec les lettres des Evêques à la population espérant qu'elle se prenne en
charge, connaîtra la perte des personnalités religieuses les plus en vue de la
CENCO
[2]
; notamment de Mgr Munziriwa
de Bukavu, de Mgr Kataliko de Béni, et du Cardinal Frédéric Etsou, Primat du
Congo.
Tous connaîtront une mort atroce dont on ne
se permettrait même pas de donner à un malfaiteur.
Viennent ensuite les temps de pillage de
minerais, du vol institutionnalisé du patrimoine national accompagné de
déplacements forcés des populations dont aucun média étranger ne rend compte.
Ils n’ont rien vu ces médias et n’ont rien
entendu. Même les diplomates accrédités dans le pays et pratiquement au courant
de ce qui se passe, font mine de ne rien savoir.
Mais comment pouvaient-ils dénoncer leurs
propres multinationales dont certains membres de leurs gouvernements sont de
grands actionnaires ?
Impossible. On peut comprendre pourquoi dans
de tels cas, I‘ONU se tait et devient plutôt inopérante. Au sein de cette
Institution, ce sont de grandes puissances qui font la loi.
Les « Tiers-Etats » eux ne valent pas un
penny.
Voilà pourquoi ils peuvent faire de la RDC
une terre désormais occupée par le mondialisme sanguinaire et destructeur, dont
les protagonistes se disent appartenir au « monde civilisé ». Pourtant des
actes qu’ils posent relèvent plutôt du gangstérisme et du banditisme dignes du Far
West.
On comprend aussi pourquoi l’auteur de ce
livre peut s’insurger contre les organisations qui se sont tues pratiquement
quand ce drame arrivait à son pays et à ses compatriotes.
II a donc enquêté à sa manière et suivi
certains circuits des fonds et des minerais résultant des pillages
systématiques de la RDC.
Des conclusions de ses recherches, qui
s’appliquent à l’ensemble du Continent Africain doivent nous interpeler tous.
Il s’agit notamment de ne plus jamais se laisser imposer un dirigeant à la tête
du pays quelles que soient ses compétences.
Tout comme on ne doit plus jamais accepter de
l’argent étranger pour organiser les élections dans nos pays, car cela implique
des droits des regards malveillants sur ceux-ci ou des Feuilles de Route que
I’on aime souvent nous imposer, pour servir leurs intérêts.
On pourrait à la limite, envisager
d’emprunter des fonds pour les élections en Afrique même et surtout refuser la
présence des observateurs occidentaux.
Nous devons tous en Afrique nous inspirer de
la situation vécue par la RDC, car tous les pays sont susceptibles de la
revivre. On ne peut jamais s’imaginer combien des forces obscures et
néolibérales concoctent encore de nos jours des plans machiavéliques pour
empêcher les Africains d’être réellement libres, indépendants et souverains.
L’un de leurs inspirateurs du siècle dernier ne déclarait-il pas devant ses
paires ce qui suit :
« Nous voulons une Afrique pour nous seuls
et sans les africains,
Nous voulons aussi nous emparer de toutes
les ressources,
Sans devoir nous préoccuper des africains »
[3]
Plusieurs en Occident partagent encore
aujourd'hui cette lugubre idéologie. C'est la nouvelle vision que les
protagonistes de la mondialisation ont déjà planifié contre certains pays
africains bien identifiés.
Aujourd'hui, la RDC se bat toute seule contre
ses ennemis sans armes, puisque frappée d'embargo.
Seule la volonté de son peuple qui tient à
vivre uni dans un pays non fractionné fait déjouer des manœuvres de tout bord
concoctées par les puissances extérieures.
Il est temps, au vu de la situation actuelle,
que les Africains se lèvent comme un seul homme pour barrer la route aux
velléités de la recolonisation du continent.
Nous ferons tous œuvre utile en nous dressant
contre les injustices faites contre l'Afrique. Cela doit commencer aujourd'hui
et non demain.
[1] Forces de l'Union Européenne envoyée en RDC pour sécuriser les consultations électorales. Basées à Posdam (en Allemagne), elles ont été accusées d'imposer le candidat de l'Occident au pouvoir. Ces forces ont été commandées par le Général allemand Karlheinz Viereck.
[2] CENCO : Conférence Episcopale Nationale du Congo.
[3] Déclaration de John Voster. John Voster est un ancien Premier Ministre Sud-africain. Ses grands-parents ont immigré en Afrique du Sud vers la fin du XVIIIème siècle, en provenance de la Suisse et des Pays-Bas. Ils ont adhéré au parti des Boers, devenu plus tard le parti national dont l'idéologie principale était la politique de l'Apartheid fondée sur la ségrégation raciale.
Table des matières
1- Appel à un sursaut patriotique
CHAPITRE I :
DE LA REFONDATION DE L'ETAT
CONGOLAIS ET LA
QUESTION DE LEGITIMITE.
2- Origine des problèmes politiques
3- DU CONTROLE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES
PUBLIQUES
CHAPITRE II :
NI LIBRES, NI INDEPENDANTS,
NI SOUVERAINS
1- Nos dirigeants sont-ils naïfs ou victimes ?
2- Quand les multinationales contournent nos lois.
4- LES FRAUDES DANS LE CIRCUIT D’EXPORTATION
CHAPITRE III :
QUAND LES DIRIGEANTS ONT
LA MEMOIRE COURTE
2- LE DEPEÇAGE DE LA GECAMINES
3- QUAND LES DIRIGEANTS PERDENT LA MÉMOIRE
DE L’HISTOIRE.
4- LA FAIBLESSE DE GESTION DE L'ETAT SELON LES
INDICES DE L'ONU
CHAPITRE IV :
LA CHINE A LA CONQUETE DE
L’AFRIQUE
1- Pourquoi la Chine vient-elle en Afrique ?