Le miracle grec: mythe et réalité

Sur l'origine de la philosophie, le miracle grec, mythe et réalité : prolégomènes intellectuels et culturels à la décolonisation radicale de l'Afrique

Par cet ouvrage, l'auteur conteste la validité universelle de la lecture provinciale occidentalisante de l'histoire et de la culture judéo-chrétienne. Il y décrit l'émergence de la philosophie grecque dans la cité d'Athènes dont la démocratie était alors tumultueuse, tandis que la cité rivale, Sparte s'affirmait dans son militarisme barbare. Yette Bayika rappelle les affrontements et contradictions de toutes sortes qui minaient alors la société athénienne, et devaient aboutir à « l'assassinat de Socrate », sans compter les persécutions infligées à Platon, Aristote et leurs disciples.

Il opte résolument par ailleurs, pour la reprise et le développement de la philosophie africaine initiée par l'Egypte pharaonique dans un langage bouillant qui ne devrait pas nous empêcher d'admettre le bien fondé d'un effort tendant à promouvoir l'émancipation intellectuelle, culturelle et religieuse de l'Afrique. Tout homme de bonne volonté ou soucieux d'un minimum d'honnêteté intellectuelle devrait s'atteler à la relecture, une relecture critique des acquis de l'Histoire de la Philosophie.

Dans la perspective de la renaissance panafricaine, il propose aux Afrofidéles une série de six (6) ouvrages, dont le présent n'est qu'une introduction.

Le miracle grec est une expression définissant les extraordinaires avancées intellectuelles, sociétales et culturelles survenues dans la Grèce antique durant le  v^e siècle  av. J.-C.1,2. Cette période aura vu la création de la philosophie par les philosophes présocratiques ; la construction du Parthénon d'Athènes, d'importantes œuvres historiques et littéraires se sont aussi développées durant cette période (Eschyle, Hécatée de Milet, Hérodote, Sophocle, Euripide notamment).

L'expression est apparue en 1883 sous la plume d'Ernest Renan. Il l'emploie dans un passage d'une auto-biographie où il raconte son premier voyage en Grèce et l'impression que lui fit l'Acropole. Pour cela il met en parallèle le « miracle juif » et le « miracle grec » : castellano

« Depuis longtemps je ne croyais plus au miracle, dans le sens propre du mot, cependant la destinée unique du peuple juif, aboutissant à Jésus et au christianisme, m'apparaissait comme quelque chose de tout à fait à part. Or voici qu'à côté du miracle juif venait se placer pour moi le miracle grec, une chose qui n'a existé qu'une fois, qui ne s'était jamais vue, qui ne se reverra plus, mais dont l'effet durera éternellement, je veux dire un type de beauté éternelle, sans nulle tâche locale ou nationale3. »

— Ernest Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse