Evènements

Mai 2024
Lun
Mar
Mer
Jeu
Ven
Sam
Dim
29
30
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
1
2

 

 

Voir tous les évènements

Encyclopédie du Mvett : La quête d’Immortalité et du logos solaire des Ekang, les Fang Anciens

Grégoire Biyogo
Édition : Menaibuc
ISBN :
Format du livre : 15 cm*21 cm
Poid : 0g
EAN : 978-2911372292
Disponible
25,36€  

Quantité


Donné pour conte, récit imaginaire, mythe poétique, le Mvett trouve sous le canon du philosophe, historien, philologue, et érudit du genre, Grégoire Biyogo, un sens caché délivré par une herméneutique rigoureuse et documentée : la quête irrépressible d’Immortalité, le rêve musicale de la cité solaire, la lutte contre la dégradation du monde.

Grégoire Biyogo, éminent universitaire, initié à la connaissance secrète des Fang -Gabon-, pris lui même dans le rêve cataleptique de l’objet de ses investigations profondes et méthodiques, le Mvett, entend rendre au Mvett toute sa dimension solaire, en faisant science. Parti de la rupture épistémologique de Cheikh Anta Diop qui creuse le continuum spatio-temporel et culturel entre l’Egypte antique et l’Afrique noire et vice versa, Biyogo met en branle tous les instruments théoriques dont il a besoin pour retrouver l’essence cachée du Mvett. Histoire, philologie, anthropologie, sont convoqués pour pousser la pluridisciplinarité jusqu’au seuil de l’interdisciplinarité.

Le Mvett, cette poésie infinie qui conte l’histoire d’un peuple avide d’Immortalité, en lutte perpétuelle contre lui-même, sa propre dégradation, son rapport aux dieux, son projet de logos solaire, est l’apanage d’un peuple. Les Anciens Fang, les Ekang, littéralement peuple de la lettre, peuple de lettrés. Son œkoumène pré-migratoire est traqué par l’auteur, qui accompagne sa longue marche crabe -Dulu Kara- du Haut Nil à l’Afrique centrale. Au passage, les théories des africanistes relatives à l’origine des Fangs et Pahouins, peuple Bantu, vacillent sérieusement.

Ayant pris la mesure historique de la localisation originelle des Ekang, Biyogo enquête sur leurs sciences, leurs savoir, le cuivre qui semble être leur invention ou tout au moins le maîtrisent-ils de longue date. Il en arrive à l’apparition de la harpe cithare, instrument support de l’exercice de la poétique et de la musicalité du Mvett. Ce rêve à demi éveillé qui parle de l’à-venir en contant le passé, les miracles et le génie créateur qui sauve les Ekang du péril, ruses, forces, invulnérabilité et interventions des dieux rythment la poésie de Biyogo. Il fait science sans oublier l’essence, ni la plastique même du Mvett.

Le va-et-vient entre histoire passée et présent non encore advenu mais déjà musicalisé est une poésie scénarisée et rituellement ordonnancée, c’est le Mvett formel. En son intérieur, il n’est question que d’éternité, de conquête du logos solaire, de cette vérité qu’il faut trouver ailleurs, par le sommeil cataleptique de l’initié répétant le coma profond de l’être à l’origine du tout, Eyo. Imité lui-même par le prophète et commencement du Mvett, Oyone Ada.

Créativité, recherche d’invulnérabilité, audace et décloisonnement du monde des Mortels de celui des Immortels, sacrilège purificateur, voilà quelques thèmes que Biyogo déconstruit et reconstruit emporté par son élan réformateur et du monde et du Mvett comme institution d’élévation au besoin par la contestation…

Biyogo ne fait pas mystère d’une démarche épistémologique forte, la Mvettologie, le creuset de la grande réforme du monde enfin revenu au culte atonien, voué à la lumière, à la connaissance pure. Cet objectif honorable risque parfois d’être d’accès difficile, interdisciplinarité, néologismes, complexité et structuration du texte jouant comme un atout sur le fond mais peut-être pas sur la forme.